RITES ET CÉLÉBRATIONS

Témoignages

LA TRADITION SANS LA RELIGION

Jean-Sébastien Talbot et son ex-conjointe ont organisé une cérémonie d’accueil civique lorsque leur fils Clément a eu 10 mois. La symbolique était importante dans tous leurs choix pour apprendre certaines valeurs à leur fils. « On ne voulait pas qu’il soit baptisé, mais on voulait maintenir la tradition de réunir la famille et les amis et lui désigner un parrain et une marraine. On a choisi un parrain homosexuel qui habite à l’étranger. Sa marraine a du cran et est très sociale. Elle a de belles valeurs qui correspondent aux nôtres.

« Le deuxième prénom de Clément est Jacques, en référence à Jacques Parizeau, un homme de tête et important au Québec. On a choisi une entreprise d’économie sociale pour organiser cette cérémonie, car ça correspond à nos valeurs. On a gardé la tradition en enlevant la religion. »

DE MONTRÉAL À STOCKHOLM

Caroline Dawson est d’origine chilienne et québécoise non religieuse, son conjoint est suédois et bouddhiste. Ils vivent au Québec. En Suède, il existe la tradition de la cérémonie du don du nom (namngivningsceremoni), une sorte de fête non religieuse qui permet de présenter l’enfant à la communauté. Le couple a adapté cette cérémonie. « Nous avons reproduit cette célébration à Montréal et à Stockholm, en présence des personnes choisies comme parrain et marraine pour notre fils. Mon fils Paul a donc un parrain et une marraine dans chaque pays, pour qu’il garde ses deux cultures. Nous avons exigé de ne pas avoir de cadeaux, mais que chacune des personnes présentes lui écrive une lettre qu’il lira quand il sera plus vieux. »

MÉLANGE DE TRADITIONS

Julie Bolduc est québécoise, son conjoint est d’origine népalaise. Ils ont organisé une cérémonie dans un temple hindou avec un ami diacre en mélangeant deux traditions, hindouiste et catholique. « Le rituel le plus important durant la première année de vie d’un enfant dans la religion hindoue est l’anaprasand. Cela se fait à l’âge de 6 mois au moment de son premier repas. Nous avons fait le baptême en même temps. Comme j’ai quelques critiques envers le catholicisme et que cette religion est très peu ouverte aux mélanges religieux, je ne voulais pas d’un baptême à l’église. Après le rituel hindou, un ami qui est diacre catholique a accepté de baptiser ma fille selon mes exigences. »

MARRAINES SANS BAPTÊME

Émilie Trempe a choisi deux marraines pour ses enfants, mais après avoir posé des questions à plusieurs prêtres, elle a décidé de ne pas les faire baptiser. « Je ne me sentais pas à l’aise dans le cadre religieux, très fermé. J’ai su par la suite que certains prêtres étaient plus souples, mais je me suis dit que, puisque nous n’allions pas à l’église régulièrement, c’était un peu hypocrite de faire baptiser mes enfants et de ne pas poursuivre l’éducation religieuse par la suite. De plus, les parrains et les marraines doivent absolument avoir fait le cheminement religieux pour pouvoir être nommés. »

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